Natalianne Boucher
Artiste plasticienne et réalisatrice

Chemin, triptyque 2 (extrait), 2024, fusain sur papier 30x60cm

Représenter le temps par l’image et le mouvement est un sujet de recherche que je poursuis depuis mes études supérieures (ENSAD, Paris, Cinéma d’animation). Mes premiers travaux dans l’espace urbain (video-danse, film, performance, dessin) tracent les lignes d’une pratique multidisciplinaire en image fixe et animée. Les regards méditatifs et décalés de Bill Viola, David O’Reilly, Tatiana Trouvé ou le théâtre de Beckett infusent mon mémoire Percevoir le temps, de la répétition à l’absurde et continuent de m’inspirer. Pendant une année décisive j’ai vécu sur une île au climat aride, plus proche de mon intérêt pour la nature. J’ai appris à bien connaître son terrain, ses paysages érodés, désolés, superbes. J’y ai observé les éléments naturels (vent, sable, roche, faune-flore) et leur rapport au temps respectifs, sur une échelle qui leur est propre. Les histoires naturelles et humaines de ce bout de désert condensent la dureté du climat et du vent érosif, les étapes de peuplements, mais aussi l’exploitation inconsidérée des ressources jusqu’au tourisme de masse contemporain. Une histoire banale, de fait, représentative de ce qui se passe dans bien d’autres regions du monde. Je travaille aujourd’hui au fusain et en photographie sur le motif de cette île dépouillée, mais aux mille visages. La figure du chemin et l’esthétique du portait sont utilisés pour jouer avec les lumières, textures, couleurs et échelles multiples de ces paysages apprivoisés. J’aborde cet ensemble comme une allégorie de notre monde où la nature est essentielle pour l’humain, il l’a d’ailleurs de tout temps sublimée et pourtant il la détruit à toute vitesse. En parallèle, je travaille au développement d’un court-métrage de fiction animé (fusain sur papier) qui donne une autre forme à ce paradoxe humain en l’inscrivant dans un film.

PROJETS, SÉLECTION 2025-14

Vue d’exposition, Chemin, Le Hublot, 2024, Ivry s/Seine, commissariat J-P.Pélissard

Vue d’exposition, Appareiller, Palais de Tokyo, 2015, Paris, commissariat M.Partouche et C.Strasser

2023-25 CHEMIN

_{Série de triptyques, fusain sur papier velin 30x60cm}

Chemin, triptyque1, 2023, Fusain sur papier. 30x60cm

Détails

La figure du chemin est proposée sous forme du triptyques où les images se suivent comme le déroulé d’une marche. Je m’intéresse aux paysages de montagnes et vallées désertiques. La recherche en atelier sur les empreintes du temps de ce paysage, ses epaces, l’absence de figure humaine et ses échos se fait d’après des notes de terrain (croquis, photographie) et imagination.

Le chemin se suit d’une série à l’autre dans ces paysages arides qui ont une texture à grande échelle qui se rapproche de la texture d’une peau.

Ces paysages sont vus comme un témoignage de la violence des humains entre eux et sur leur milieu naturel, mais portant aussi leur résilience.
Formé par la répétition des passages humains et animales, le tracé du chemin peut éviter les complications du relief ou bien s’y confronter.

2023-25 LES ÉRODÉES

_{Série (20), photographie sur papier, 2023-25, Éd.15}

Les Érodées: Caima, Gayría, Loma Negra 2022-24

Réalisées en pose longue, l’esthétique de ces images suggère celle du portrait. En systématisant le cadrage et le temps long de la photographie, je souhaite mettre en scène une autre forme de présence qu’un visage.

Les montagnes sont étudiées comme des entités, des «monuments naturels» dont l’aspect sculptural invite à un regard animiste qui fait dialoguer l’histoire naturelle du lieu avec celle des humains.

2022 REPÉRAGES I

_{Série (11), fusain sur papier vergé, 15x30cm}

Repérages I: 1,2,3,11,

Recherches de traitement au fusain des textures créées par l’érosion du sol. La lumière est uniforme, sans ombre portées, sans direction de rayons qui indiquerait un moment précis de la journée.

Ces recherches en repérages sur le terrain puis en atelier permettent de trouver des lieux pour la série Chemin et Les Érodées et le développement en grands formats. C’est une série préparatoire.

2025 TON FEU

_{Animation, fusain et numérique, 12mn. En développement. Réalisation, co-réécriture avec Guillaume Le Pape, auteur du script original et comédien du film.}

Synopsis
Alors que la nuit tombe, un pompier quitte les opérations sur un feu de forêt pour appeler sa famille depuis une cabine téléphonique. La dicussion tourne à la confrontation lorsque sa mère l’accuse d’être le responsable de cet énième incendie qui menace ses proches.

Il y a une vingtaine d’années le sujet environnemental arrivait enfin aux grands titres de l’information, à la même époque où la cabine téléphonique disparaissait de l’espace public. Autrefois ou au cinéma, chacun·e a pu ressentir l’impression de l’espace à la fois transparent et exigüe de la cabine téléphonique, à mi-chemin entre privé et public. Le moment de bascule de notre époque y est représenté.

En recherche de production, aide au développement, résidence(s).

2023 THE BLAME (videoclip)

_{Animation 2d et pixillation, 4’30}

_{Voir le film}

Clip musical pour le duo Canadien Bob Moses (Domino Records). Co-réalisation avec Owen Brown. D.A, image, animation.
Synopsis: Un homme-grafiti part à la recherche de sa partenaire perdue à travers les murs de la ville. Les paysages urbains accompagnent ses pensées. Pourquoi est-elle partie ? À qui la faute ?

Le travail de pixillation pour les décors m’ont permis d’exprimer la solitude du personnage. Répétés en boucle, les micros mouvements des décors accompagnent l’emprisonnement de l’animation dessinée et brouille les pistes entre l’effet de la stopmotion et le numérique.

2020-22 [SIC]

Photographie sur papier

[SIC] Sweet Disaster, 2022, d’après la pièce de et avec Guillaume Le Pape

[SIC] Là où nous sommes, 2021, d’après la pièce de Charlotte Braun, avec R. Crivellari

[SIC] Aeon, 2021, d’après la pièce de Clément Debailleul, avec Aragorn Boulanger

[Sic] est un projet photographique initié à l’occasion de l’invitation de la cie Là où nous sommes au Cube studio-théâtre pour un travail de recherche d’écriture au plateau. J’y étais «regard extérieur», ce rôle permet de donner un feedback aux metteur·ses en scène et comédien.nes lors du processus créatif en prenant la place de spectateur.ice. La première série a été réalisées pour capter la lenteur minutieuse et la répétition du travail de recherche, mais aussi le ralentissement attentif du spectateur.

J’ai choisi la photographie à la pose longue car elle donne une consistance à l’image qui se retrouve décalée de l’oeuvre regardée. Tout en lui rendant hommage en la citant avec un laps de temps choisi dans la pièce connue, elle permet de la revisiter.

2016 Lunakid - Waking up (videoclip)

_{Animation 2d et rotoscopie, 1’30)}

_{Voir le film}

Synopsis: Personne ne sait qui il est. Sa mémoire est fragile, il vit dans une grotte mais compose sa musique sur des interfaces numérisées. Sorte de sage reclus, peu adapté à son monde, Lunakid est un personnage hybride, musicien avant d’être humain.

Un projet de série animée pour Lunakid, musicien berlinois (Label Soulpunx), dont le premier épisode a été réalisé en rotoscopie et animation 2d.

2014 CONTINUUM

_{Film et animation 3d/2d, 9mn15}

_{Voir le film}

Synopsis:
Une fiction chorégraphiée qui explore notre perception du temps et de l’espace avec le symbole du sable. Les spectateur·ices sont invités dans la danse par un jeu de miroir entre l’espace scénique et cinématographique.

« Animer ces chorégraphies par un geste pictural. (...) C’est au fond une vidéo-tableau qu’elle nous propose, un tableau vivant. »
Jean-Luc Monterosso, Directeur de la Maison Européenne de la Photographie, projection Arte video night 2015

Festivals, sélection: Cinemafest, Prix Jeune création, Mexique / San Francisco Dance Film Fest. Prix Étudiant / Laiff Fest. Prix Expérimental, nominé Réalisation / Arte Video Night /Pépites du Net Canal+ / Mecal, Barcelone / Téhéran ISF / New dance cinema, NYC / Paris short film Fest / CineDans, Amsterdam / CDCN 94 / Coll. Suisse de la Danse (...). Ensad & Scotto Productions